Avec des qualités spécifiques persistantes
Essai routier du Subaru Forester 2.0i e-Boxer
Le Subaru Forester n'est encore disponible qu'avec la motorisation e-Boxer. Avec un moteur électrique synchrone intégré à la transmission, le Forester devient une voiture mild-hybride. En d'autres termes, plus économe en carburant. Mais ça, c'est en principe. Parce que l'économie de carburant n'est pas si évidente avec un robuste crossover à moteur boxer, équipé en série d'une entrainement 'Symmetrical All-Wheel Drive' et d'une transmission Lineartronic à variation continue.

Le Forester a également été équipé du système hybride 2.0i e-Boxer, comme nous l'avons déjà testé sur les modèles XV et Impreza. Un groupe motopropulseur dans lequel un petit coup de pouce électrique supplémentaire devrait permettre une consommation plus économique de carburant fossile. Pour le Forester, l'implémentation d'un système mild-hybride (MHEV) à 48 volts oblige à faire des concessions au niveau de la charge de remorquage maximale. Alors que l'ancien Forester affichait encore 2.000 kg de charge de remorquage maximale, son successeur à moteur e-Boxer voit cette charge de remorquage réduite à 1.870 kg. Mais, par rapport à ses concurrents, cela reste une charge de remorquage supérieure à la moyenne.
qualités différentes
Le Forester e-Boxer accélère-t-il plus rapidement grâce à cet apport électrique partiel? Les chiffres de puissance et de couple – les chiffres combinés du quatre-cylindres Boxer et du moteur électrique – ne sont pas de nature à privilégier les performances tape-à-l'œil. C'est-à-dire le genre de performances avec lesquelles les concurrents de Subaru, armés de recettes hybrides solides et de recettes PHEV encore plus costaudes, chassent les records d'accélération et de vitesse. Pour le Forester, l'apport du mild-hybride n'a jamais été destiné à offrir des performances supérieures. Pour ce modèle Subaru, également, l'objectif principal est une technique simple, ordonnée, solide et fiable. Un style de conduite silencieux et confortable, un espace de chargement satisfaisant, des capacités de remorquage supérieures à la moyenne, quatre roues motrices et une utilisation pratique sur les chemins de terre. Un modèle qui ne craint pas les terrains accidentés, boueux ou sablonneux profonds. Le Forester doit donc convaincre avec des qualités différentes. Comme d'autres voitures Subaru l'ont fait et comme nous l'avons expérimenté à maintes reprises. Il en est de même maintenant avec ce Forester-ci. Plus on le conduit, plus on apprend à apprécier ces qualités différentes.
Aide à la conduite 'EyeSight' de quatrième génération
Le dernier lifting (2022) a donné à cette Subaru un nouvel avant. Avec des phares différents, une calandre plus grande et plus anguleuse et des pare-chocs redessinés. Même si le reste est resté tel que nous y étions habitués sur les modèles précédents, le Forester 2.0i e-Boxer a un aspect beaucoup plus moderne.
Sous la surface, également, il y a eu une modernisation considérable. Avec l'introduction de la quatrième génération du système d'aide à la conduite EyeSight. Ces systèmes électroniques de sécurité ont été complétés par trois fonctions supplémentaires, à commencer par l'Adaptive Cruise Control, qui inclut le centrage sur la voie (maintien du véhicule au milieu de la voie de circulation). Ensuite, il y a l' Automatic Emergency Steering qui permet au véhicule d'éviter les obstacles de manière autonome. Enfin, il y a la Lane Departure Prevention avec un assistant de voie qui, en plus des marquages routiers peints, peut détecter les bords non marqués de la voie. De plus, l'angle 'surveillé' par la caméra EyeSight a été doublé et le Pre-Collision Braking System apportera encore plus de soutien lorsqu'il faudra éviter les collisions.
Le Driver Monitoring System installé dans le Forester e-Boxer a également été optimisé. Subaru s'appuie notamment sur la 'reconnaissance faciale' et alerte le conducteur dès les premiers signes de fatigue ou de distraction. La nouveauté de cette Subaru sera également l'implémentation d'une fonction gestuelle: à partir de maintenant, plusieurs fonctions fréquemment utilisées peuvent également être réglées d'un geste de la main dans les dernières éditions du Forester.
Solide boxer & Symmetrical All-Wheel Drive
Le Forester e-Boxer continue d'être monté sur la Subaru Global Platform (SGP). Le groupe motopropulseur partiellement électrifié (MHEV) est formé par le moteur boxer 2,0 litres atmosphérique et très solide, couplé à une transmission à variation continue (Lineartronic), intégrant le moteur électrique (10 kW/16 ch – 66 Nm). Le moteur à essence et le moteur électrique produisent ensemble 150 ch/110 kW et un couple maximal de 194 Nm. Des chiffres qui montrent que ce Forester ne s'adresse pas vraiment à un public en quête de sprints qui décoiffent et de vitesses de pointe élevées. D'autres qualités spécifiques s'appliquent à cette Subaru.
C'est pourquoi elle a été conçue de série avec 'Symmetrical All-Wheel Drive', la transmission intégrale permanente 'expérimentée' de Subaru, qui répartit subtilement et efficacement la puissance motrice sur les quatre roues. Bien entendu, cette savante répartition tient compte en permanence de la nature de la chaussée et de l'adhérence des roues. Une adhérence qui dépend donc de la nature et de l'état de la chaussée ou – dans le cas de ce Forester – du terrain. Ainsi, dans ce Forester, on peut utiliser le bouton X-Mode sur la console centrale pour sélectionner le terrain ou les conditions de route correspondants.
Autre nouveauté du Forester e-Boxer: l'e-Active Shift Control de la transmission Lineartronic CVT, qui est automatiquement programmé dès que le mode de conduite S est sélectionné. Ceci en vue d'un style de conduite légèrement plus sportif et d'une agilité accrue sur les routes pavées.
Sûr et... énervant
Nous avons déjà loué Subaru à plusieurs reprises en raison de la clarté et de la facilité d'utilisation que nous constatons dans le cockpit. Ce fut également le cas dans ce Forester. Clair, réfléchi, numérisé si cela peut aider, mais à l'abri de toute complexité numérique inutile. Les commandes des fonctions les plus importantes se trouvent aux endroits les plus évidents. Il nous a juste fallu du temps pour désactiver l'assistance à la collision avant car le bouton est situé à un endroit où nous ne l'attendions pas: dans le panneau de plafond!
Pas de complexité numérique inutile? Cela dépend de la façon dont on le voit. Les technophiles d'entre nous n'auront certainement pas d'objection à l'égard du bouton S(port)/I(ntelligent) sur le volant. En fonction du choix, un graphique apparaît sur le tableau de bord montrant la courbe de couple du moteur. Un non-technicien est toujours enclin à trouver que ces données de couple affichées numériquement constituent une complexité inutile. En outre, dans le Forester, il faut tenir pour acquis le système de sécurité en alerte permanente.
A la moindre inattention, on est incité à redoubler de prudence. On est inondé de signaux sonores et de messages d'avertissement. Avec un Driver Monitoring System qui scrute sans cesse l'expression du visage et observe en permanence la pose des yeux, il ne faut pas s'attendre à autre chose. Sans oublier les capteurs et les caméras stéréo qui surveillent et avertissent avant même que les limites autorisées ne soient dépassées. Sûr? Certainement. Mais aussi énervant, allant jusqu'à détourner l'attention du conducteur.
La critique de cette surprotection est généralement contournée par un dispositif de désactivation. Car on peut sûrement désactiver tous ces 'systèmes de surveillance' électroniques? En effet, mais après chaque redémarrage, l'électronique d'alerte est automatiquement réactivée – soi-disant pour des raisons de sécurité. Il faut donc désactiver encore et encore. Et à chaque fois, l'attention du conducteur est ainsi brièvement détournée de la circulation.
Conduite
Suivant l'exemple de ses prédécesseurs, le Forester e-Boxer continue à montrer ses plus grands atouts en termes de praticité. Voyez son grand coffre facilement accessible, sa capacité de remorquage considérable et les quatre roues motrices avec lesquelles, même dans les bois ou dans les landes, la boue ou le sable meuble ne constituent pas un problème insurmontable. Certes, l'assistance électrique ne se traduit pas par une poussée importante lors des accélérations. Le moteur électrique doit assister le moteur à combustion dans les régimes les plus bas et lors des accélérations. Ce moteur électrique a un impact sur la consommation de combustibles fossiles qui reste minime. Et il est légèrement plus économique que son prédécesseur assoiffé (voir fiche technique ci-dessous).
En raison de la faible capacité de la batterie, la conduite purement électrique ne peut être effectuée que pendant une très courte période. De plus, avec les quatre roues motrices et la transmission CVT, le 2.0i Boxer est plutôt assoiffé. Si l'on tient compte de la puissance et du couple plutôt médiocres du groupe motopropulseur MHEV, le Forester s'en sort mieux que prévu. Confortable par-dessus tout et avec un boxer au doux ronronnement. Ce n'est que lorsque l'on appuie brusquement à fond sur l'accélérateur que la CVT réclame des régimes plus élevés et que l'on entend gronder ce moteur avec une configuration horizontale des cylindres.
La transmission intégrale permanente n'a pas qu'une incidence sur la consommation de carburant. Elle explique aussi pourquoi la direction semble plus dure. On ne peut pas non plus nier que cette transmission intégrale améliore la tenue de route et la traction. La suspension? A vide, elle peut sembler trop molle au départ. Mais elle est indéniablement confortable. Et de manière étonnante: même avec le coffre bien rempli et cinq occupants, cette suspension reste souple et confortable. Et ce, sans un trop grand porte-à-faux de la carrosserie et sans dégrader le comportement sur la route et les qualités de direction.
conclusion
L'intégration d'un moteur électrique dans la transmission CVT ne fait pas du Forester e-Boxer un champion de la sobriété. L'assistance électronique minimale installée ne fait pas de miracles ici. Rien d'étonnant à ça. La technologie boxer, qui n'a jamais obtenu de bons résultats en termes d'économie de carburant, doit ici délivrer sa puissance par le biais d'une boîte de vitesses CVT – qui n'encourage pas non plus l'économie de carburant – et d'un système à quatre roues motrices permanentes. Tout cela pour une voiture plus lourde qui n'est pas vouées aux sprints. La capacité du Forester e-Boxer se situe donc dans d'autres domaines. Il s'agit de caractéristiques typiques que l'on apprend à apprécier au fur et à mesure. L'intérieur spacieux, l'espace de chargement généreux, la capacité de remorquage considérable, le confort de conduite, les quatre roues motrices appréciées et l'utilisation tout-terrain. L'électronique de sécurité est parfois énervante? Si vous n'aimez pas ça, vous pouvez la désactiver. Encore et encore...